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Le malentendu des sexes dans l'amour, par Anne Guillam psychanalyste



J’ai choisi ce titre pour interroger le rapport différencié qu’ont les hommes et les femmes à l’amour, autrement dit éclairer cette idée qu’ « on n’aime vraiment que depuis une position féminine ». Cette phrase « on n’aime vraiment que depuis une position féminine » trouve son pendant dans cette autre, de Lacan, concernant l’homme cette fois : « entre l’homme et l’amour, il y a un monde ». Il y aurait donc un rapport complexe des hommes à l’amour, plus complexe que pour les femmes, puisque l’amour serait du ressort du féminin. Freud lui-même avait cerné une difficulté dans l’amour chez les hommes puisqu’il disait  : « là où ils aiment ils ne désirent pas et là où ils désirent ils ne peuvent aimer ». Ce principe, cette scission de l’amour et du désir sexuel, Freud l’a appelé «ravalement de la vie amoureuse » chez l’homme.

Alors qu’est-ce qu’aimer ? Qu’est-ce que l’amour ? L’amour, on en parle beaucoup mais est-ce que pour autant on peut dire ce que c’est ?

L’amour, c’est un peu mystérieux, d’ailleurs on parle de mystère de l’amour. La mythologie nous enseigne qu’il prend la figure d’un petit dieu, dit dieu Amour, Eros chez les grecs, Cupidon chez les romains. Amour est fils de Vénus, cette déesse de la beauté et de l’amour, née de l’écume des vagues et belle comme la mer transparente où jouent les reflets du soleil. L’amour nait donc de cette beauté éblouissante désirable et aimable. Nous reconnaissons là dans le mythe, la composante narcissique inhérente à l’amour, qui est sa composante de mirage et d’illusion. C’est l’amour entrevu par les voies de l’imaginaire, qui voile, enrobe l’objet, le rend aimable, brillant, agamaltique, séduisant, captivant …

Sur le plan étymologique, amour vient du latin « amor » lui-même issu d’ « amarer » signifiant aimer. On pourrait s’amuser à entendre dans cet «amarer » latin un rapport avec les « amarres », ces grosses cordes qui relient le navire à un point fixe le plus souvent situé à quai, lui permettant de ne pas partir à la dérive.

Si l’amour est mystérieux, difficile à définir (dans la clinique, s’entend parfois cette question: « qu’est ce que l’amour ? Comment savoir si on aime ? »), s’il est un mystère pour les sujets, il n’en reste pas moins que lorsqu’il est vécu, il s’éprouve. La présence de l’amour est recherchée et repérée dans le corps, sous la forme d’un affect, d’un éprouvé. « J’ai envie de retrouver les papillons dans le ventre » disait une jeune analysante en quête d’amour. Ce sentiment peut aller jusqu’à la passion et donner lieu à la maladie d’amour.

Il s’éprouve dans le corps. Sur un autre versant, celui de la langue, du dire, l’amour appelle à la métaphore, ce qui le voue à la poésie, à l’art, à la littérature, aux dits de l’amour. L’amour est métaphore. Lacan nous dit qu’il est « un caillou riant dans le soleil » citant un vers de Paul Eluard. C’est une métaphore en rapport avec « l’étincelle créatrice qui jaillit entre deux signifiants dont l’un est substitué à l’autre en prenant sa place », Augustin Ménard le dit comme ça. L’étincelle créatrice, la métaphore, situe l’amour du côté de la création, de l’invention.

C’est par cette voie de la métaphore qu’il peut conduire au miracle, au miracle de l’amour, au coup de foudre dont l’obscure alchimie n’est autre que le passage de l’aimant à l’aimé : en devenant aimant, l’aimé cesse d’être seulement objet de désir, il devient désirant à son tour dans une fiction de réciprocité.

Vous voyez là que Lacan fait de l’amour une opération signifiante, substitution du signifiant aimé par le signifiant aimant, signifiants que nous sommes lorsque nous rentrons dans cette dynamique de l’amour si on peut dire.

Si l’amour est une opération signifiante, qu’en est – il du sexe ? Voyez mon titre : le malentendu des sexes dans l’amour, quant à l’amour. On pourrait déjà prendre les choses à partir du malentendu « du » sexe quant à l’amour. Si « faire l’amour » implique dans le faire un rapport entre l’amour et le sexe, il n’est pas du tout sûr que l’amour et le sexe fassent bon ménage.

En terme lacaniens, parler de sexe, c’est parler de jouissance, de jouissance sexuelle. Y-a-il conjonction de la jouissance et de l’amour ? C’est loin d’être évident. D’ailleurs, la tradition avait déclaré le mariage d’amour impossible : la bourgeoisie victorienne avait fondé le mariage sur un contrat excluant la passion et refoulant le sexe. Dans l’amour romantique, à l’envers, on assiste au triomphe de l’amour, lequel se paye d’un interdit sur le sexe. Cette conjonction non évidente de l’amour et du sexe a conduit Lacan à s’intéresser à l’amour courtois comme figure du véritable amour, du pur amour. Dans l’amour courtois, la jouissance est soustraite et le désir exalté.

L’époque moderne a rompu avec cette tradition de l’impossible conjonction entre amour et jouissance, en inventant le mariage d’amour. Il est possible que la psychanalyse ne soit pas étrangère à l’idée d’une réconciliation du sexe et de l’amour. C’était le vœu de Freud en tout cas qui faisait tourner l’accomplissement du bonheur autour de l’objectalité génitale, c’est-à-dire l’atteinte d’une sexualité génitale, équilibrée, ce à quoi pouvait conduire une analyse, et ce qu’on pouvait en attendre aussi. C’était la bonne nouvelle, la promesse portée par la psychanalyse. Mais Lacan y a vu une limite à l’ambition analytique, et il nous apporte plutôt une mauvaise nouvelle avec sa fameuse phrase : « Il n’y a pas de rapport sexuel ».

Qu’est-ce que ça veut dire « il n’y a pas de rapport sexuel » ? Ca veut dire que dans l’inconscient de chaque sujet, il n’y a pas de savoir qui se soit déposé, qui soit écrit sur la rencontre avec l’autre sexe. A cet endroit du savoir qu’on voudrait mobiliser, il y a un trou, un trou dans le savoir. Dans le savoir, ça ne répond pas et c’est ce qui fait que c’est angoissant tout de même la rencontre amoureuse.

« Il n’y a pas de rapport sexuel », ça veut dire aussi que l’idée que l’on pourrait faire Un avec l’autre, fusionner, incorporer son corps, le rejoindre dans l’acte sexuel, en jouir même, c’est une imagination, un leurre. Vous connaissez l’expression « j’ai perdu ma moitié, où est passée ma moitié » pour parler du partenaire. Elle laisse entendre qu’avec deux, on réussit à faire Un. Faire Un avec l’autre, c’est de là que part l’idée de l’amour. Cela dit, Lacan pense que l’imaginaire est impropre à aborder la question de l’amour. Car faire Un avec l’autre renvoie à l’amour pris dans sa dimension narcissique. L’amour s’il a rapport avec l’Un, ne fait jamais sortir quiconque de soi-même. Et le problème est de savoir comment il peut y avoir un amour pour un autre, un autre que soi justement.

Lacan préfère recourir à la logique pour saisir l’amour dans sa fonction. Car l’impossible du rapport sexuel a pour conséquence la nécessité de l’amour. L’impossible du rapport sexuel pousse à l’invention et l’amour est une invention. Lacan en fait une suppléance au rapport sexuel qu’il n’y a pas : dans Encore, « ce qui supplée au rapport sexuel, c’est précisément l’amour ». (p 44)

Maintenant que j’ai dit tout cela, comment se situent homme et femme quant à l’amour ?

Quand je parle d’homme et de femme, je me réfère à la façon dont Lacan les définit dans les années 70 de son enseignement, à savoir à partir du séminaire 19, quand il écrit les formules de la sexuation.

Ils sont définis dans leurs conditions de jouissance : l’homme a pour sa part tout à faire à la jouissance phallique, c’est-à-dire à la castration. C’est lié au fait que dès qu’on parle, on a affaire à la castration : « tout ce qui s’articule du signifiant tombe sous le coup de phi(x), de la fonction de castration (p 33, ..ou pire) ».

Quant à la position féminine, elle a aussi à faire à la jouissance phallique mais de façon pas toute. Elle bénéficie si on peut dire d’un supplément de jouissance, appelée jouissance supplémentaire, ou encore jouissance Autre. Ceci est lié, selon Lacan au fait que c’est comme signifiants que nous nous sexuons. Or, on sait depuis Freud, qu’il n’y a qu’un seul sexe dans l’inconscient, dans le langage : c’est le phallus. Lacan rapporte ce primat du phallus à un logocentrisme qui est le lot commun des êtres parlants. Côté féminin, au niveau du langage, il y a un trou, un trou réel, qui n’est pas un manque. Dans le langage, le signifiant La femme n’y est pas. Il n’y a donc pas d’universel de la femme, contrairement au tout phallique de l’homme, ce qui associe la structure de la féminité à de l’inconnu. Il est impossible d’intégrer la féminité dans l’esprit humain, c’est là que se situe son énigme. Pour aborder la question de ce trou réel, Lacan part non pas du discours, mais de ses impasses qu’il situe au niveau des impasses de la logique. Il peut aborder le féminin grâce à la logique, le conceptualiser à partir de la logique, c’est autre chose que de le concevoir depuis le discours, comme jaculation signifiante.

La jouissance supplémentaire est liée à ce trou dans l’Autre S(A barré), c’est une jouissance qui a affaire à l’illimité, qui n’est pas castrable. Pas castrable, car le féminin dans son essence est privé du phallus. Au regard du phallus, une femme se présente donc comme manquante, châtrée de ce représentant de l’instrument corporel de la jouissance masculine. Ce qui ne l’empêche pas à l’occasion de s’imaginer l’avoir ou l’être ce phallus.

S’il n’y a pas La femme, il y a des femmes, Une par Une, chacune détenant le secret de sa jouissance qui ne peut être dite mais qu’elle éprouve. Ce qui explique la grande hétérogénéité des figures féminines : faible, pauvre, fragile, muette, effacée, pleureuse, désespérée, ravagée, ou bien dévouée, entière, excessive, exaltée, méchante, implacable….

Cette jouissance féminine ne se sert pas du signifiant pour opérer, c’est ce qui rend les femmes plus proches du réel, elles ont affaire directement au réel, sans possibilité de médiation phallique. Etre une femme suppose qu’elle consente à sa jouissance supplémentaire, une fois dépassée la forme phallique de sa satisfaction car cette jouissance la fait femme.

Quelles conséquences quant à l’amour ?

Quand on pense à partir du signifiant, on fait de ce trou un manque, un « il n’y a pas à partir du il y a », ce qui n’est pas pareil que penser à partir des mathématiques, de ces petites lettres en algèbre, qui ne signifient rien, dans les équations par exemple : x2 + 2 = 3, x c’est une lettre, pas un signifiant. Ca n’empêche pas de raisonner pour trouver la solution, mais ça n’est pas un raisonnement à partir du signifiant.

A partir de la logique phallique, signifiante, Lacan a pu dire, « aimer c’est donner ce qu’on n’a pas », situant l’amour dans un échange symbolique concernant l’offre phallique. C’est l’amour abordé dans la perspective symbolique.

En effet, donner ce qu’on n’a pas c’est donner son manque et pour pouvoir le donner, il faut pouvoir y consentir, le reconnaitre. Ca n’est pas donner des cadeaux, offrir des bijoux etc, c’est plutôt avouer, consentir au fait qu’on n’est pas complet, autosuffisant, c’est reconnaitre ses points de fragilité, qu’on a besoin de l’autre etc. On ne voit pas bien comment quelqu’un qui se vit complet pourrait aimer. On peut le redire à partir de la métaphore de l’amour dont j’ai parlé plus haut : celui qui était aimé, beau désirable attractif, en devenant aimant, se met à manquer et espère ou croit trouver dans l’autre, ce qu’il n’a pas. Ce passage, qui est une modification de position subjective, un changement de discours, au sens où les rapports à l’Autre, à l’objet cause de désir, sont remaniés, suppose pour le sujet de consentir à un sacrifice, car c’est un passage de l’avoir à l’être du sujet châtré par le signifiant. C’est pour cela que Miller, dit que l’amour s’adresse à celui dont vous pensez qu’il connait votre vérité vraie, à celui dont vous croyez qu’il recèle la réponse ou une réponse à notre question : « qui suis-je », du genre « dis-moi ce que je suis toi qui m’a choisie, pourquoi moi et pas une autre, pourquoi celle-là que je suis  »… Cette réciprocité du « aimer c’est donner ce qu’on n’a pas », cet échange de manque, recèle un malentendu fondamental, une « dimension d’inscience » puisque « ce qui manque à l’un n’est pas ce qui est caché dans l’autre…. C’est tout le problème de l’amour » nous dit Lacan.

C’est en ce sens que l’on peut comprendre l’embarras des hommes avec l’amour ou qu’on n’aime que depuis une position féminine. Car donner ce qu’on n’a pas, assumer son manque, c’est une position féminine. L’homme dans cette perspective se trouve plutôt encombré dans la mesure où il est aux prises avec sa virilité : le phallus il l’a ou croit l’avoir. Lacan dit « le phallus, lui, il l’a le malheureux ». Il l’a mais il ne le trouve pas là où il le cherche (car le phallus se détache), c’est pourquoi il va le chercher partout ailleurs, chez les femmes, qui prennent alors une valeur phallique, condition de son désir. C’est parce qu’il l’a ou croit l’avoir que, même quand il aime, l’homme peut avoir des sursauts d’agressivité contre l’objet d’amour, parce que cet amour le met dans une position d’incomplétude, de dépendance (Miller, l’amour en question). C’est pourquoi il peut désirer des femmes qu’il n’aime pas afin de retrouver sa position virile. L’homme par essence, se situe davantage du côté du désir que de l’amour : les hommes ont affaire à l’objet souvent recouvert d’une idéalisation, ils recherchent ce qui lui manque à elle et ce manque qu’il situe dans l’autre constitue la cause de son désir. C’est pour cette raison que l’homme peut avoir tendance à rabaisser sa femme : il ne peut la désirer qu’à condition de la rabaisser, c’est le ravalement de l’objet qui lui permet d’entrevoir son manque. C’est ce qu’on appelle aussi « le mépris du féminin », qui n’est pas sans faire souffrir les femmes. Le respect d’une femme n’est pas condition de désir pour l’homme mais condition d’amour car derrière la femme aimée, il y a le respect de la mère (Miller, causerie sur l’amour) et l’amour peut se payer chez l’homme d’une impuissance.

Le malentendu des sexes dans l’amour dont je viens de parler, prend une autre tournure dans son repérage, à partir du séminaire Encore, qui inaugure un changement de paradigme, c’est-à-dire un passage au-delà de l’oedipe, au-delà du primat phallique. Je dirais qu’à partir de là, c’est à partir du réel que nous abordons l’amour. Lacan passe de la figure de l’amour courtois, comme amour pur, à celle de l’amour mystique. C’est un amour conçu en rapport avec la position féminine dont la jouissance à des accointances avec le trou dans l’Autre, le S(A barré) dont j’ai parlé plus haut. Ce trou réel confronte le féminin à l’illimité. Il dit « c’est en tant que sa Jouissance est radicalement Autre que la femme a davantage rapport à dieu ». Une femme peut très bien passer à côté de cela, s’en remettre au phallus en jouant au phallus dans la mascarade, les ruses imaginaires, les parures corporelles, postures professionnelles… Mais ce faisant elle manque une part d’elle-même. La solution phallique est une solution pour pallier au défaut d’être féminin. Néanmoins, lorsqu’elle consent au pas tout phallique, c’est-à-dire à ce réel où le langage rencontre sa propre limite, elle s’expose à un bord du monde où elle se tient en déséquilibre : abime, néant, extase, rage forment les extrêmes dont se sustentent ses modes de jouir. Au-delà du phallus, c’est l’amour qui privilégie pour les femmes ces états d’absolu, un amour réel qui laisse de côté les jeux de l’identification, de l’idéal, du fantasme. La connexion de cet amour au réel se repère dans l’insatiable de la demande d’amour : dis moi que tu m’aimes Encore et Encore dit elle. C’est cet Encore que Lacan choisit pour titre à son séminaire. Une femme aime l’amour, un amour rigoureux qui lui est indispensable. Elle y est plus partenaire de l’amour que partenaire de l’homme qui le lui porte. Dans la rencontre avec un homme, ce dernier peut l’avoir faite femme, ce qui paraît remplir la structure de rôle qui devrait tenir le signifiant majeur de la féminité qui manque. C’est un amour fondamentalement nécessaire au sujet, un amour dénudé de toute attache matérielle, un amour qui supplée au « il n’y a pas de rapport sexuel », « il n’y a pas de La femme ». Néanmoins, l’amour d’une femme pour un homme l’emprisonne, en ce que pour l’obtenir, elle se fait l’objet cause de son désir à lui, c’est-à-dire qu’elle se captive de son fantasme, de son « âme », elle est « âmoureuse » écrit Lacan. Ce faisant elle s’expose au risque de choir l’instant d’après, une fois le mirage consommé, ce qui la désole, la ravage, l’effondre lorsqu’elle se croyait réduite au semblant phallique. Elle peut également s’y perdre dans ce désir de l’Autre ou bien y étouffer, tant que de son désir à elle, elle n’en sait rien. Sortir du ravage pour une femme, passe par l’invention de la femme qu’elle est comme telle, en trouvant la voie propre de son désir et en consentant aux singularités irréductibles de sa jouissance radicalement Autre, y compris pour elle-même. Une analyse peut permettre d’en trouver le chemin.

Dans cette perspective du réel de l’amour, où se situent les hommes, comment les hommes peuvent-ils aimer ? Nous l’avons vu plus haut, l’amour chez l’homme atteint rarement la valeur qu’il présente chez les femmes car ils sont encombrés de l’organe phallique : « il lui suffit sa jouissance » et donc la perte d’amour n’a pas les conséquences de ravage comme pour la femme. C’est un fait de structure qui réduit de beaucoup la nécessité logique de l’amour chez les hommes. Néanmoins, il est des hommes qui deviennent psychanalystes. Or la question de la féminité rencontre le discours de l’analyste. Lacan fait du consentement, de cette plasticité à se faire cause du désir d’un autre, le point de rapprochement entre la position féminine et celle du psychanalyste. Cela laisse supposer chez eux, la possibilité de rencontrer l’amour, pas du côté de l’habillage de l’objet mais du côté de ce que peut révéler une analyse : que tout n’est pas régi par la fonction phallique et la loi du père, rencontrer l’amour pour un homme, c’est rencontrer le pas-tout. Lilia Mahjoub se référant à des écrivains comme Solers, Stendhal, propose la voie de la sublimation du désir qui serait quelque chose à inventer, au Un par Un, une sublimation qui ne négligerait en rien la cause du désir, à savoir l’objet, mais inventerait un nouvel art d’aimer, inédit et singulier (n°80, p 107).

Anne Guillam, novembre 2012